Quel est votre rôle et que faites-vous concrètement au quotidien ?
Je suis responsable des systèmes d’information de la municipalité de Novi Ligure (Italie), une municipalité qui compte environ 180 employés. Je m’occupe de toute la partie informatique et télécommunications.
Comment se déroule la transition numérique au sein de la commune ?
Pour répondre à cette question, il faut faire une prémisse : En Italie, tout découle du Code de l’administration numérique (décret législatif 7 mars 2005 n.82) qui est le document de base pour la réorganisation, pas seulement numérique, de l’administration publique italienne. Dans ce code, qui date de 2005 mais qui a été révisé à plusieurs reprises, figure à l’article 17 la figure du manager de la transition numérique, qui représente le point de contact entre l’Agid (Agence pour l’Italie numérique) et les hautes instances politiques. Une fois la structure du bureau de la transition numérique définie, il est légitime de promouvoir des initiatives, de faire des achats et de définir des plans de réorganisation et de numérisation progressives de l’établissement.
En particulier, un outil de travail opérationnel est le plan informatique triennal de l’AP, élaboré par Agid, qui fixe également des objectifs temporels sur des sujets tels que la sécurité, les infrastructures, les données, les services et les plateformes.
Quels sont les principaux défis ?
D’un point de vue technique, ce sont celles prévues dans le plan triennal qui doivent être mises en œuvre dans la réalité de chaque établissement. Relever le défi du changement et essayer de changer des habitudes consolidées dans le temps est toujours une phase difficile, surtout si la technologie n’est pas mature ou parfaitement adéquate.
Quelles ont été les principales innovations de ces dernières années ?
Les principales innovations de l’administration publique italienne sont dictées par les paradigmes « Cloud first » et « mobile first », c’est-à-dire permettant le passage d’une structure « sur site » à une structure sur une plateforme cloud et donc disponible sur n’importe quel appareil et à tout moment.
Chaque administration publique est tenue d’adopter une stratégie de services basées sur le cloud, de préférence de type Saas (logiciel en tant que service), en vue de proposer une offre sûre, efficace, fiable et autonome de services numériques et d’infrastructures technologiques. Elles doivent également être en ligne et respecter les régles et principes de protection de la vie privée et afin de garantir la sécurité des actifs stratégiques par le développement d’une infrastructure hautement fiable, permettant la consolidation des centres de données des administrations.
Dans cet esprit, dans notre administration, nous sommes passés au Cloud avec plusieurs services et nous continuerons également le processus à l’avenir.
Comment les utilisateurs ont-ils réagi ?
Les utilisateurs ont également bien réagi car nous sommes passés d’une phase de travail purement “au bureau” à une phase où l’on travaillait presque entièrement depuis chez soi.
Si nous n’avions pas fait les changements ci-dessus à temps, il aurait été très difficile d’assurer la continuité opérationnelle nécessaire pour travailler et permettre la prestation des services. À cet égard, les utilisateurs internes ont bien su se rendre disponibles avec les nouvelles technologies et j’espère que les citoyens ont apprécié les services en ligne offerts.
Si je peux ajouter, la formation dispensée par le personnel informatique a également été d’une grande aide. Les méthodologies de gestion du travail, en particulier les méthodologies agiles, ont donné une forte impulsion innovante et une approche de travail moderne et efficace.
Au sein de notre groupe de travail nous appliquons certains concepts vus lors de la formation Scrum Master. Nous avons notamment adopté un logiciel commercial qui nous permet de diviser le travail en différents sprints de courte durée. Grâce à cette plateforme, nous gérons à la fois les demandes des utilisateurs (internes et externes) et les projets de bureau.