Quelle est votre fonction actuelle ? Quelles sont vos missions ?
Je suis actuellement consultant en gestion de et par projets, c’est-à-dire l’organisation et la maîtrise d’un projet ou d’un ensemble de projets regroupés au sein d’un portefeuille.
Je suis également formateur sur la partie gestion de projet dans ses aspects techniques (périmètre, délais, gestion de configuration, …). Je ne traite pas directement les dimensions « comportementales » et relationnelles du chef de projet qui font appel aux « soft skills ». En ce sens je n’adresse pas le « management » de projet.
Mes missions consistent donc à conseiller et accompagner soit des organisations, le plus souvent des structures de type PMO ou des directions « Conduite des projets » soit des projets, dans la mise en œuvre des pratiques de gestion de projet les plus adaptées à leur contexte et/ou objectifs.
Côté formation, je participe à la création de parcours de formation et à la montée en compétences des différents types de contributeurs projet : du simple « équipier » projet au chef de projet en passant par le responsable de lot de travail. Je prépare également au passage des certifications CAPM® et PMP® du Project Management Institute.
Comment êtes-vous arrivé à effectuer une carrière en gouvernance et gestion de projet ?
Après une formation d’ingénieur en science des matériaux, j’ai débuté ma carrière comme chef de projet au sein d’un programme plus large. Je me suis intéressé à la coordination de ce programme et aux interactions entre les projets menés. A l’issue de mon projet j’ai suivi une formation en organisation et gestion de projet, organisée par une CCI et depuis je suis resté dans cette filière à la fois comme consultant pour des clients externes et comme chef de projet sur des initiatives internes au sein de mes différents employeurs.
Pourquoi avez-vous choisi de suivre une formation et de vous certifier PMP ?
L’initiative est venue de mon employeur qui souhaitait déployer des formations de préparation à la certification PMP® du PMI et obtenir le label REP (Registered Education Provider) auprès de cet Institut. Et à ce titre, les formateurs doivent être eux-mêmes certifiés PMP. J’ai ainsi saisi l’opportunité d’approfondir mes connaissances du PMBOK® Guide, faire valoir mon expérience (cf. critères d’éligibilité) et de le prouver en passant l’examen !
Combien de temps avez-vous étudié avant de passer l’examen ? Quelle a été la plus grande difficulté lors de la préparation à l’examen de certification PMP ?
Entre la lecture du PMBOK® Guide et d’autres ouvrages ainsi qu’un entraînement sur près d’un millier de questions, je pense avoir passé autour de 80 heures de préparation. Je n’ai pas rencontré de difficulté particulière, il faut juste trouver du temps au calme pour lire et/ou faire des séries de quiz en temps limité afin de s’entraîner car la gestion du timing est une des clés de la réussite à l’examen.
Même si les détracteurs de cette certification déclarent qu’avec suffisamment de « bachotage » les jeunes chefs de projet (qui ont juste les 3 ans d’expériences nécessaires pour être éligibles) peuvent passer l’examen avec succès, avoir une réelle et solide expérience en gestion de projet est un atout. C’est ce que j’ai pu constater avec l’échec de plusieurs jeunes consultants manquant de « vécu ».
Quel est l’impact de cette certification sur votre quotidien de consultant / chef de projet, s’il y en a un ?
Hormis le fait de m’autoriser à dispenser des formations sous le label REP, cette certification a eu peu d’impact sur mon parcours si ce n’est en termes de crédibilité vis-à-vis de mes clients, je suppose. Mais je ne suis pas surpris car en France la « valorisation » des compétences passent, à mon sens, encore beaucoup par le seul diplôme d’origine même si une récente conférence du chapitre français du PMI semble indiquer que la reconnaissance de cette certification évolue de manière favorable.
Une fois certifié, si mon employabilité a sans doute légèrement augmenté, ma rémunération n’a pas changé. Mon enrichissement a été intellectuel et je dispose depuis lors de plus de « concepts » clés à proposer à mes clients.
Concernant une corrélation possible entre « augmenter le succès des projets » et « certification PMP », et pour être franc, je ne pense pas que cette certification soit la plus appropriée car elle ne permet pas de développer/mettre en avant la partie « management » évoquée plus haut qui est essentielle à la réussite des projets (d’autres certifications sont plus appropriées pour cela, je pense notamment au référentiel de l’IPMA).
Quels conseils pouvez-vous donnez aux professionnels de la gestion de projet ?
Sans rentrer dans le débat des générations et des différentes catégories d’âges afférentes je dirais :
- Aux « anciens » ; développer votre partie « management » de projet c’est-à-dire la partie « soft skills » avec la communication, la négociation et la gestion des conflits à titre d’exemples. Et de laisser de côté la technique !
- Aux « jeunes » ; n’oublier pas qu’il existe quelques règles fondamentales à respecter en gestion et management de projet (un début, une fin, un plan, …) et que l’approche Agile n’est pas une « solution miracle ».
- A tous je conseillerai de creuser la question du référentiel AgilePM.
Citez trois notions que vous souhaiteriez apprendre dans un proche avenir pour vous développer en tant que professionnel ?
- Le Lean – dans sa version originelle – pour sa complémentarité avec la gestion de projet. En effet je crois beaucoup au concept d’organisation apprenante et à ce titre le Lean soutient l’amélioration continue et la gestion de projet permet de franchir de nouveaux paliers quand nécessaire. C’est à ce titre que j’ai suivi et validé un cycle de certification Green Belt en Lean Management.
- Les neurosciences pour éclairer l’ingénieur que je suis sur les biais et les tours que notre cerveau nous fait. En être conscient doit nous permettre, dans une certaine mesure, d’adopter les meilleurs comportements possibles dans les contextes « gestion de projet » ou « gestion de portefeuille de projets ».
- L’intelligence collective et ses leviers pour rendre les organisations plus pertinentes dans leur mode de fonctionnement à l’heure où foisonnent beaucoup de réflexions dans ce domaine (cf. organisation apprenante précédemment évoquée).
Vous souhaitez creuser la question du référentiel AgilePM ? Consultez notre blog post La méthode AgilePM est-elle faite pour vous ?